Sur la route 30.06.15
Pour terminer mon séjour à Bali j’ai décidé de poser mon gros sac en lieu sûr, ne garder que le minimum, louer un scooter et partir quatre jours explorer le nord, le centre et l’est de l’île.
Cette escapade fut mémorable et vient s’ajouter à la longue liste des moments qui ont sublimé ce voyage.
Depuis Tulamben, sur la côte nord-est de l’île et accompagnée d’une carte un peu trop imprécise, j’ai longé la côte et ses plages de sable noir, le mont Ayung – ce beau volcan sacré – comme toile de fond. J’ai quitté le littoral pour emprunter une route sinueuse m’emmenant vers les montagnes, sentant peu à peu l’air se rafraîchir. La route était sublime, elle surplombait de grands lacs, grimpait à travers des forêts.
Encore une fois, cette liberté de pouvoir rouler sans fin ou s’arrêter a l’envie, se laisser surprendre …
Les journées suivantes furent égayées de belles marches vers les cascades à Munduk, de bains dans les sources chaudes de Banjar, de snorkeling à Permaturan sur la côte nord-ouest, de montagnes, encore, de frissons dans la dernière heure de montée dans la brume, au coucher du soleil, pour arriver à Kintamani, si joliment perchée.
Au petit matin, c’est le marché, tout la haut, qui fait commencer la journée du bon pied, le panorama est si beau… et puis laisser le soleil nous réchauffer à mesure que l’on redescend, admirer les rizières, ces temples, ces cérémonies …
Sur la route, on sourit souvent d’amusement :
Ces volailles qui sortent de nulle part et viennent croiser notre route aux abords des villages.
Cette jeune fille qui, son grand panier sur la tête, change la main qui le soutenait pour pouvoir me saluer sur mon passage. Et plus loin, ces deux jeunes enfants qui dans leur jeu, portent eux aussi sur leur tête de toutes petites vanneries, par imitation.
Cet enfant qui, en m’apercevant, s’avance sur la route en tendant la main pour que je puisse venir y frapper la mienne, et les picotements que l’on sent encore dans sa paume quelques minutes plus tard.
Cet immense filet de pêche dont on ne voit pas la fin, accroché aux arbres le long de la route et aupres duquel une dizaine d’hommes s’affairent à le démêler.
Ces “hello !” qui surgissent sans que l’on puisse toujours identifier d’ou ils viennent, mais parfois apercevoir deux petits yeux rieurs en haut d’un balcon “ hello ! hello !” et y répondre en souriant.
Tous ces sourires, les leurs, les miens, j’ai bien l’impression qu’ils sont cumulatifs, je me sens chargée d’une multitude de sourires indélébiles.
L’un de mes préférés, c’est celui de cette vieille dame, assise en amazone et cramponnée à l’arrière de la moto d’un petit fils (?) amateur de vitesse :-)
Cette escapade fut mémorable et vient s’ajouter à la longue liste des moments qui ont sublimé ce voyage.
Depuis Tulamben, sur la côte nord-est de l’île et accompagnée d’une carte un peu trop imprécise, j’ai longé la côte et ses plages de sable noir, le mont Ayung – ce beau volcan sacré – comme toile de fond. J’ai quitté le littoral pour emprunter une route sinueuse m’emmenant vers les montagnes, sentant peu à peu l’air se rafraîchir. La route était sublime, elle surplombait de grands lacs, grimpait à travers des forêts.
Encore une fois, cette liberté de pouvoir rouler sans fin ou s’arrêter a l’envie, se laisser surprendre …
Les journées suivantes furent égayées de belles marches vers les cascades à Munduk, de bains dans les sources chaudes de Banjar, de snorkeling à Permaturan sur la côte nord-ouest, de montagnes, encore, de frissons dans la dernière heure de montée dans la brume, au coucher du soleil, pour arriver à Kintamani, si joliment perchée.
Au petit matin, c’est le marché, tout la haut, qui fait commencer la journée du bon pied, le panorama est si beau… et puis laisser le soleil nous réchauffer à mesure que l’on redescend, admirer les rizières, ces temples, ces cérémonies …
Sur la route, on sourit souvent d’amusement :
Ces volailles qui sortent de nulle part et viennent croiser notre route aux abords des villages.
Cette jeune fille qui, son grand panier sur la tête, change la main qui le soutenait pour pouvoir me saluer sur mon passage. Et plus loin, ces deux jeunes enfants qui dans leur jeu, portent eux aussi sur leur tête de toutes petites vanneries, par imitation.
Cet enfant qui, en m’apercevant, s’avance sur la route en tendant la main pour que je puisse venir y frapper la mienne, et les picotements que l’on sent encore dans sa paume quelques minutes plus tard.
Cet immense filet de pêche dont on ne voit pas la fin, accroché aux arbres le long de la route et aupres duquel une dizaine d’hommes s’affairent à le démêler.
Ces “hello !” qui surgissent sans que l’on puisse toujours identifier d’ou ils viennent, mais parfois apercevoir deux petits yeux rieurs en haut d’un balcon “ hello ! hello !” et y répondre en souriant.
Tous ces sourires, les leurs, les miens, j’ai bien l’impression qu’ils sont cumulatifs, je me sens chargée d’une multitude de sourires indélébiles.
L’un de mes préférés, c’est celui de cette vieille dame, assise en amazone et cramponnée à l’arrière de la moto d’un petit fils (?) amateur de vitesse :-)
S'inviter dans le grand bleu 24.05.15
La respiration est
ample, lente. Les mouvements sont limités et nos sens se saisissent de nouvelles expériences. On se sent tout
petit, on se veut discret. Quel privilège que de
pouvoir s’inviter dans ce monde sous-marin !
Tout est si grand, si différent dans cette intimidante immensité d’un bleu d’abord turquoise mais qui bien vite se densifie, à mesure que nous gagnons en profondeur. On fait connaissance avec cette multitude d’especes, on reconnait les plus evidentes, celles qui nous ont fait rêver dans nos livres d’enfants, ou d’autres qui nous ont effrayés à travers les faits divers. Mais pour la majorité, c’est sans pouvoir les nommer dès la premiere rencontre que l’on admire tous ces coraux, poissons, crustacés...dans leur forme, leur couleur, leur taille, leurs originalités, leur attitude : parfois fuyants à notre approche, souvent indifférents et d’autres fois plus téméraires.
Durant une heure, on évolue calmement dans cet univers si particulier et on ne pense plus à rien d’autre que ce qui se passe là, ici, maintenant.
Plonger de nuit est plus saisissant encore : perte de repères, davantage cette sensation d’immensité, et des rencontres moins nombreuses mais plus intenses. La lampe torche révèle la véritable couleur de ces sublimes coraux, mais c’est tous feux éteints que le plaisir est immense lorsque, entourés d’organimes luminescents, on a la douce sensation de flotter dans les étoiles.
J’ai découvert la plongée en Thailande et c’est une autre raison m’ayant menée à Bali. Après une douzaine de plongées je repars avec un niveau « advance », mais surtout enrichie d’images nouvelles, de sensations étonnantes et avec l’envie bien sur de visiter d’autres fonds marins, ailleurs.
Il est maintenant deux mondes qui me tendent les bras ...
Tout est si grand, si différent dans cette intimidante immensité d’un bleu d’abord turquoise mais qui bien vite se densifie, à mesure que nous gagnons en profondeur. On fait connaissance avec cette multitude d’especes, on reconnait les plus evidentes, celles qui nous ont fait rêver dans nos livres d’enfants, ou d’autres qui nous ont effrayés à travers les faits divers. Mais pour la majorité, c’est sans pouvoir les nommer dès la premiere rencontre que l’on admire tous ces coraux, poissons, crustacés...dans leur forme, leur couleur, leur taille, leurs originalités, leur attitude : parfois fuyants à notre approche, souvent indifférents et d’autres fois plus téméraires.
Durant une heure, on évolue calmement dans cet univers si particulier et on ne pense plus à rien d’autre que ce qui se passe là, ici, maintenant.
Plonger de nuit est plus saisissant encore : perte de repères, davantage cette sensation d’immensité, et des rencontres moins nombreuses mais plus intenses. La lampe torche révèle la véritable couleur de ces sublimes coraux, mais c’est tous feux éteints que le plaisir est immense lorsque, entourés d’organimes luminescents, on a la douce sensation de flotter dans les étoiles.
J’ai découvert la plongée en Thailande et c’est une autre raison m’ayant menée à Bali. Après une douzaine de plongées je repars avec un niveau « advance », mais surtout enrichie d’images nouvelles, de sensations étonnantes et avec l’envie bien sur de visiter d’autres fonds marins, ailleurs.
Il est maintenant deux mondes qui me tendent les bras ...
Ubud 22.06.15
La seconde raison qui m’a fait venir ici à Bali était l’opportunité de continuer ma pratique du yoga. C’est pour cette raison que j’ai passé deux semaines à Ubud, dans le centre de l’ile.
Depuis l’auberge où je logeais, chaque matin j’ai traversé la route principale, grimpé un chemin caillouteux et suivi le petit passage bétonné et encadré de murs desquels on appercoit à peine le toit des maisons et la cime des arbres. Mais chaque fois, après le dernier virage c’était l’émerveillement: les murs laissent place à un superbe panorama. Rizières en terrasse, petites bicoques, canards se réjouissant dans l’eau stagnante, cocotiers et au loin, de vertes collines. En marchant sur ce chemin étroit, on doit souvent s’arrêter pour laisser passer les locaux transportant sur leur moto d’énormes sacs de riz, c’est la période des récoltes. On croise des hommes et des femmes, outils à la main, se rendant aux champs. On passe quelques petits ateliers de peinture, de sculpture … Et puis une jolie maison se dresse au milieu des rizières, c’est là, à l’étage, sur cette grande terrasse ouverte que j’ai déposé mon tapis chaque matin pour une heure de yoga.
Même si j’ai l’intention de continuer cette pratique à Rennes je pense que, vraissemblablement, il manquera ce lien avec la nature…
Depuis l’auberge où je logeais, chaque matin j’ai traversé la route principale, grimpé un chemin caillouteux et suivi le petit passage bétonné et encadré de murs desquels on appercoit à peine le toit des maisons et la cime des arbres. Mais chaque fois, après le dernier virage c’était l’émerveillement: les murs laissent place à un superbe panorama. Rizières en terrasse, petites bicoques, canards se réjouissant dans l’eau stagnante, cocotiers et au loin, de vertes collines. En marchant sur ce chemin étroit, on doit souvent s’arrêter pour laisser passer les locaux transportant sur leur moto d’énormes sacs de riz, c’est la période des récoltes. On croise des hommes et des femmes, outils à la main, se rendant aux champs. On passe quelques petits ateliers de peinture, de sculpture … Et puis une jolie maison se dresse au milieu des rizières, c’est là, à l’étage, sur cette grande terrasse ouverte que j’ai déposé mon tapis chaque matin pour une heure de yoga.
Même si j’ai l’intention de continuer cette pratique à Rennes je pense que, vraissemblablement, il manquera ce lien avec la nature…
Ubud est une ville touristique. Il y a de la circulation, les spectacles de danse et de musique y sont assez bidons et sur le marché d’apparence assez attractif, on remarque finalement assez vite que de stand en stand, tout se ressemble. En revanche, on trouve dans les rues principales beaucoup de galleries et de musées. Ubud est une ville d’artistes, dite “capital culturelle de l’ile” et passées les productions certes artisanales mais manquant franchement d’originalité car produites “en masse”, on trouve de jolies boutiques : creations de vêtements, de bijoux, superbes batiks…
En s’éloignant un peu du centre ville et en se perdant dans les petites rues, on devine des ateliers de peintres derrière une porte entrouverte, on voit les enfants faire s’élever leurs beaux cerfs-volants, une poignée d’hommes assis en cercle dans un jardin en train de présenter leur coq, avant le prochain combat.
En s’éloignant un peu du centre ville et en se perdant dans les petites rues, on devine des ateliers de peintres derrière une porte entrouverte, on voit les enfants faire s’élever leurs beaux cerfs-volants, une poignée d’hommes assis en cercle dans un jardin en train de présenter leur coq, avant le prochain combat.
Dans ces petites rues loin du centre, on découvre aussi de petits restaurants familiaux, on goute alors les spécialités locales : l’Urab, le Gado-Gado, le Nasi Goreng tout en papotant avec ces adorable balinais cuisinant en famille.
Dans ces rues, on ne se lasse pas d’admirer ces femmes en jolies tenues, réhaussées par une ceinture colorée qui déposent devant les maisons de petits carrés de bambou sur lesquels s’accumulent des offrandes : fleurs, morceaux de fruit, petits gateaux, et un baton d’encens qu’elles allument avant de déposer le tout dans une succession gracieuse de gestes et de paroles.
A Bali, j’ai retrouvé une culture marquée par l’hindouisme, les statues des divinités indhous sont partout dans la rue, à l’entrée des maisons, les temples sont nombreux et toujours décorés de tissus et encensés.
Ubud est touristique, mais le charme est là malgé tout.
Ubud a quelque chose d’envoutant, qui freine notre envie d’en repartir …
Ubud a quelque chose d’envoutant, qui freine notre envie d’en repartir …
La Green School, petite présentation. 17.06.15
BALI s’est invitée dans mon périple. Je n’avais pas vraiment pensé aller en Indonésie jusqu’ à ce que deux personnes différentes me parlent d’une école “assez incroyable” qui se trouverait à Bali.
Voici maintenant deux semaines que je suis sur cette superbe ile et de la Green School, je reviens tout juste.
L’ école a été créée il y a sept ans avec 80 élèves inscrits et en compte aujourd’hui 450. Les frais d’inscriptions y sont très élevés mais un fond de solidarité permet à 8% de ces éleves d’y être scolarisés gratuitement. L’un des objectifs de l’école est d’atteindre 20% d’élèves indonésiens dont la scolarité serait totalement prise en charge.
Construite essentiellement à partir de bambou (structure des batiments, mobilier …) elle attire des spécialistes de ce matériau et expérimente, cherche, dans un objectif d’aller vers une école passive et à faible émission de CO2. D’une manière générale, elle est un lieu où la question de la préservation de l’environnement est centrale, plus en terme d’actions concrètes que de théories, et où l’on se penche plus sur les solutions que sur les problèmes.
Rentrons un peu plus dans l’école …
Une fois encore, je retrouve ici comme à Rishi Valley School (voir INDE) ou à la Kindergarden d’Auroville (idem) une vision de l’enseignement qui ne se focalise pas, comme c’est plutôt le cas par chez nous, sur les matières académiques et le “tout intellectuel” mais vise à développer chez les enfants autant leur potentiel intellectuel qu’émotionnel, créatif, spirituel, en respectant le rythme de chacun, en travaillant dans un esprit de coopération au sein de la classe, mais aussi au sein d’une communauté plus large en faisant régulièrement intervenir des acteurs extérieurs à l’école pour travailler tous ensemble sur des projets dépassant largement la vie de l’école.
L’ école est ainsi une école ouverte, dans tous les sens du terme. Les classes sont ouvertes sur l’environnement et non cloisonnées entre elles. Les élèves bien qu’étant inscrits dans une classe en particulier sont amenés quotidiennement à changer d’espace, de groupe de travail, selon la situation, les projets et leurs besoins spécifiques.
Les enseignants appliquent une pédagogie centrée sur l’éleve et chaque jour ces derniers travaillent selon trois “cadres” différents (pour reprendre le terme anglais du “three-frame learning”).
Les apprentissages trouvent leur source dans un premier cadre dit “thématique” : il s’agit alors de déveloper ensemble des projets portés, initiés, choisis par les élèves et au sein desquels vont naturellement émerger des questions scientifiques/mathématiques/langagières qui seront ensuite approfondies et systematisées dans un cadre éducatif plus académique pour laisser la possibilité aux éleves, une fois telle ou telle notion abordée en contexte, de s’entrainer, s’approprier les concepts, s’exercer et consolider ainsi les connaissances/compétences fraichement acquises.
Dans ce cadre, et notamment en mathématiques et en anglais (langue de scolarisation à la Green School), les élèves évoluent à leur rythme. Une évaluation diagnostique en début d’apprentissage permet de situer leurs acquis et leur proposer des situations adaptées pour les faire progresser. Peu importe, donc, le niveau de départ de chacun, tout le monde progresse, a son rythme, et peu importe si un élève de 9 ans suis le programme de 6e en mathématiques et celui de CE2 en lecture. Sur ce point, je precise que le ratio déterminé par l’école est celui d’un adulte pour neuf éleves avec un maximum de 20 éleves par classe. Et ici encore, je me dis que c’est là que le bât blesse en France…
Enfin, le troisième cadre de travail est un cadre dit “expérimental” au sein duquel on apprend en faisant et la plupart du temps en sortant de la classe voir de l’école pour des experimentations scientifiques, artistiques, pratiques sportives…
Une fois par semaine, un temps est prévu pour chacun au sein d’un petit groupe de s’exprimer sur son ressenti, gérer d’éventuels problèmes, échanger ensemble sur la manière dont on peut gérer des conflits entre pairs etc. La hiérarchie professeur/élèves est très souple et les enseignants ne sont pas considérés comme détenteurs du savoir : on apprend tous ensemble. Ici encore, on est loin d’une pédagogie de punition/récompense. L’idée est de donner du sens aux apprentissages pour que les élèves trouvent leur motivation dans le travail, parce que celui ci est source d’intéret reel et de plaisir.
Si le cadre est plus régulier pour les plus jeunes pour lesquels la stabilité est rassurante, pour les plus grands il n’y a pas vraiment d’emploi du temps établi et tout avance au rythme des projets.
Voilà pour la brève (et loin d’ être exhaustive) presentation de l’école.
Ce qui m’a particulièrement plu, c’est cette idée du “can do”. Un élève a une idée ? Qu’il la suive, encourageons-le, suivons-le si cela nous intéresse aussi, et voyons où elle nous mène. Quand je vois cette école et la possibilité qu’elle laisse aux élèves quelque soit leur age de poursuivre leurs idées, de les concrétiser je trouve qu’il y a là quelque chose de très important et loin d’une certaine “castration” que l’on peut trouver chez nous dans les classes où le maitre tout puissant décide de tout et ne laisse aucune place a l’esprit d’initiative, d’entreprise, qui pourtant entraine ici une formidable émulation, un travail d’équipe, souvent vers un intéret collectif, et finalement, n’est-ce pas de ce genre de citoyen dont on rêve pour demain ? Combien de bonnes idées n’attendent que d’être essayées ? Quid de l’adolescent Néerlandais qui a inventé une potentielle solution pour nettoyer nos océans (laquelle sera bientot experimentée au large du Japon) Quid de deux collégiennes à Green School qui après avoir demandé “ doit-on vraiment attendre d’être adulte pour faire quelque chose ?” se sont lancées dans une campagne visant à supprimer les sacs plastiques de l’ile de Bali (http://byebyeplasticbag.wix.com/byebyeplasticbags) et sont actuellement en contact avec le gouverneur de l’ile qui accepte de les recevoir, à la seule condition qu’elles réunissent un million de signatures autour de la cause qu’elles défendent. Beaux exemples, non ?
J’ai aussi apprécié voir que l’école est ouverte aux locaux qui peuvent participer gratuitement à des cours d’anglais, être sensibilisés au recyclage, venir remplir gratuitement leur bouteilles en eau potable ou encore profiter de l’école et de son environnement en famille pendant les vacances scolaires.
J’ai aimé l’esprit positif qui se dégage de l’école, sa capacité à rassembler, la pleine participation de nombreux parents et l’aspect communautaire. En revanche l’aspect négatif est la sensation très nette que cela ne profite qu’à des familles très favorisées socialement. Pourrait-on rêver une scolarisation plus accessible? 50% d’élèves indonésiens ? Ou encore la multiplication de “Green School” dans le monde ?
Enfin, j’ai été séduite par l’environnement, l’école est traversée par une belle rivière, les batiments sont en eux-même assez incroyables. Tout le site de l’école invite à la sérénité, à l’échange, stimule la créativité. Et je dois avouer avoir passé un peu de temps sur la page “recrutement” du site internet de l’école…
Je vous laisse avec quelques photos sur la page dédiée
Voici maintenant deux semaines que je suis sur cette superbe ile et de la Green School, je reviens tout juste.
L’ école a été créée il y a sept ans avec 80 élèves inscrits et en compte aujourd’hui 450. Les frais d’inscriptions y sont très élevés mais un fond de solidarité permet à 8% de ces éleves d’y être scolarisés gratuitement. L’un des objectifs de l’école est d’atteindre 20% d’élèves indonésiens dont la scolarité serait totalement prise en charge.
Construite essentiellement à partir de bambou (structure des batiments, mobilier …) elle attire des spécialistes de ce matériau et expérimente, cherche, dans un objectif d’aller vers une école passive et à faible émission de CO2. D’une manière générale, elle est un lieu où la question de la préservation de l’environnement est centrale, plus en terme d’actions concrètes que de théories, et où l’on se penche plus sur les solutions que sur les problèmes.
Rentrons un peu plus dans l’école …
Une fois encore, je retrouve ici comme à Rishi Valley School (voir INDE) ou à la Kindergarden d’Auroville (idem) une vision de l’enseignement qui ne se focalise pas, comme c’est plutôt le cas par chez nous, sur les matières académiques et le “tout intellectuel” mais vise à développer chez les enfants autant leur potentiel intellectuel qu’émotionnel, créatif, spirituel, en respectant le rythme de chacun, en travaillant dans un esprit de coopération au sein de la classe, mais aussi au sein d’une communauté plus large en faisant régulièrement intervenir des acteurs extérieurs à l’école pour travailler tous ensemble sur des projets dépassant largement la vie de l’école.
L’ école est ainsi une école ouverte, dans tous les sens du terme. Les classes sont ouvertes sur l’environnement et non cloisonnées entre elles. Les élèves bien qu’étant inscrits dans une classe en particulier sont amenés quotidiennement à changer d’espace, de groupe de travail, selon la situation, les projets et leurs besoins spécifiques.
Les enseignants appliquent une pédagogie centrée sur l’éleve et chaque jour ces derniers travaillent selon trois “cadres” différents (pour reprendre le terme anglais du “three-frame learning”).
Les apprentissages trouvent leur source dans un premier cadre dit “thématique” : il s’agit alors de déveloper ensemble des projets portés, initiés, choisis par les élèves et au sein desquels vont naturellement émerger des questions scientifiques/mathématiques/langagières qui seront ensuite approfondies et systematisées dans un cadre éducatif plus académique pour laisser la possibilité aux éleves, une fois telle ou telle notion abordée en contexte, de s’entrainer, s’approprier les concepts, s’exercer et consolider ainsi les connaissances/compétences fraichement acquises.
Dans ce cadre, et notamment en mathématiques et en anglais (langue de scolarisation à la Green School), les élèves évoluent à leur rythme. Une évaluation diagnostique en début d’apprentissage permet de situer leurs acquis et leur proposer des situations adaptées pour les faire progresser. Peu importe, donc, le niveau de départ de chacun, tout le monde progresse, a son rythme, et peu importe si un élève de 9 ans suis le programme de 6e en mathématiques et celui de CE2 en lecture. Sur ce point, je precise que le ratio déterminé par l’école est celui d’un adulte pour neuf éleves avec un maximum de 20 éleves par classe. Et ici encore, je me dis que c’est là que le bât blesse en France…
Enfin, le troisième cadre de travail est un cadre dit “expérimental” au sein duquel on apprend en faisant et la plupart du temps en sortant de la classe voir de l’école pour des experimentations scientifiques, artistiques, pratiques sportives…
Une fois par semaine, un temps est prévu pour chacun au sein d’un petit groupe de s’exprimer sur son ressenti, gérer d’éventuels problèmes, échanger ensemble sur la manière dont on peut gérer des conflits entre pairs etc. La hiérarchie professeur/élèves est très souple et les enseignants ne sont pas considérés comme détenteurs du savoir : on apprend tous ensemble. Ici encore, on est loin d’une pédagogie de punition/récompense. L’idée est de donner du sens aux apprentissages pour que les élèves trouvent leur motivation dans le travail, parce que celui ci est source d’intéret reel et de plaisir.
Si le cadre est plus régulier pour les plus jeunes pour lesquels la stabilité est rassurante, pour les plus grands il n’y a pas vraiment d’emploi du temps établi et tout avance au rythme des projets.
Voilà pour la brève (et loin d’ être exhaustive) presentation de l’école.
Ce qui m’a particulièrement plu, c’est cette idée du “can do”. Un élève a une idée ? Qu’il la suive, encourageons-le, suivons-le si cela nous intéresse aussi, et voyons où elle nous mène. Quand je vois cette école et la possibilité qu’elle laisse aux élèves quelque soit leur age de poursuivre leurs idées, de les concrétiser je trouve qu’il y a là quelque chose de très important et loin d’une certaine “castration” que l’on peut trouver chez nous dans les classes où le maitre tout puissant décide de tout et ne laisse aucune place a l’esprit d’initiative, d’entreprise, qui pourtant entraine ici une formidable émulation, un travail d’équipe, souvent vers un intéret collectif, et finalement, n’est-ce pas de ce genre de citoyen dont on rêve pour demain ? Combien de bonnes idées n’attendent que d’être essayées ? Quid de l’adolescent Néerlandais qui a inventé une potentielle solution pour nettoyer nos océans (laquelle sera bientot experimentée au large du Japon) Quid de deux collégiennes à Green School qui après avoir demandé “ doit-on vraiment attendre d’être adulte pour faire quelque chose ?” se sont lancées dans une campagne visant à supprimer les sacs plastiques de l’ile de Bali (http://byebyeplasticbag.wix.com/byebyeplasticbags) et sont actuellement en contact avec le gouverneur de l’ile qui accepte de les recevoir, à la seule condition qu’elles réunissent un million de signatures autour de la cause qu’elles défendent. Beaux exemples, non ?
J’ai aussi apprécié voir que l’école est ouverte aux locaux qui peuvent participer gratuitement à des cours d’anglais, être sensibilisés au recyclage, venir remplir gratuitement leur bouteilles en eau potable ou encore profiter de l’école et de son environnement en famille pendant les vacances scolaires.
J’ai aimé l’esprit positif qui se dégage de l’école, sa capacité à rassembler, la pleine participation de nombreux parents et l’aspect communautaire. En revanche l’aspect négatif est la sensation très nette que cela ne profite qu’à des familles très favorisées socialement. Pourrait-on rêver une scolarisation plus accessible? 50% d’élèves indonésiens ? Ou encore la multiplication de “Green School” dans le monde ?
Enfin, j’ai été séduite par l’environnement, l’école est traversée par une belle rivière, les batiments sont en eux-même assez incroyables. Tout le site de l’école invite à la sérénité, à l’échange, stimule la créativité. Et je dois avouer avoir passé un peu de temps sur la page “recrutement” du site internet de l’école…
Je vous laisse avec quelques photos sur la page dédiée